Once Fr. Ceyrac went to Bombay. Coming out of Victoria Terminus, he reached the taxi-stand. He went near a taxi and addressed the driver: "Please, Sir, are you free?". The driver opened the door of the taxi, made Fr. Ceyrac be seated and took him to the destination. When father gave him the fare, the driver refused to take the money, saying: "You are the first one to be polite, using 'please'; You are the first one who addressed me as 'Sir!'; You are the first one in my life to find out whether I was free". Le Père Ceyrac en 1970
Whenever he recalled this episode, Fr. Ceyrac said, "It always pays to be human".
Un jour, le Père Ceyrac est allé à Bombay. Il est sortie de la gare Victoria pour accéder la station de taxi. Il s'est rapproché à un taxi et s'est adressé au chauffeur : "S'il vous plaît, monsieur, êtes-vous disponible?". Le chauffeur de taxi l'a ouvert la porte du taxi, l'a laissé s'asseoir et l'a emmené à sa destination. Quand le Père lui donnait le tarif, le chauffeur a refusé de l'accepter, en disant : "Vous êtes le premier à être poli et à me dire 's'il vous plaît'; Vous êtes le premier à m'appeler 'Monsieur!'; Vous êtes le premier de ma vie, à me demander si je suis disponible".
A chaque fois que le Père s'est rappelé de cet épisode, il disait toujours "Ca paie toujours d'être humain".
Les grands hommes sont ceux qui ont des visions et des rêves. Ensuite, il faut l’amour pour transformer ces rêves et les faire vivre.
Je suis arrivé en Inde en 1937 et la culture «profonde et éternelle» de l’Inde a bouleversé ma vie. J’ai découvert que pour rendre ma vie «belle» il me fallait avoir une
grande vision et beaucoup d’amour.
Le Père Ceyrac à Madras en 1988
J’ai vécu une expérience humaine et religieuse extraordinaire : situations fortes de tensions entre le bien et le mal, en Inde comme au Cambodge, remplies de très grandes beautés
et de très profondes angoisses…
J’ai rencontré des milliers de personnes qui, même sans le savoir, ont aidé les autres à porter leur fardeau. Je me suis aussi retrouvé aux prises avec les pires souffrances et
les pires horreurs, mais je sais qu’il faut toujours regarder inlassablement la beauté du monde et que personne ne résiste à l’amour.
Plus celui que nous croisons est pauvre, plus nous devons lui donner de la tendresse . Si nous voulons bâtir un monde meilleur, c’est à la question fondamentale des valeurs qu’il
nous faut revenir : qu’est-il de plus important l’homme ou l’argent ?
Elie Wiesel me disait : «Tuer un homme c’est tuer un frère». Pour moi, laisser mourir un homme, c’est aussi laisser mourir un frère…
Je suis convaincu que le combat du III° millénaire sera un combat pour l’homme, sa liberté, sa dignité. Nous ne pouvons plus accepter les inégalités monstrueuses qui existent
entre les quelques 20% qui ont presque tout et les 80% qui n’ont presque rien, inégalités qui divisent, mais aussi qui tuent ou, du moins, laissent mourir des millions de nos enfants .
C’est dans ce contexte d’un monde en pleine ébullition, et qui cherche des structures nouvelles et plus justes, que nous devons former nos étudiants et les préparer à être des chefs pour
changer le monde.
Nous devons former des hommes et des femmes qui connaissent les problèmes des pays du sud, aimant et respectant ces peuples immenses aux cultures souvent prestigieuses, et qui
travailleront avec eux pour bâtir ce monde de demain, un monde basé sur des valeurs nouvelles, où la priorité sera donnée à l’homme et non aux valeurs de l’argent.
Avec mes étudiants indiens, nous avions écrit sur le fronton du bâtiment qui était le leur, près de Loyola College à Madras où je vis : «Nous sommes nés dans un monde injuste. Nous ne le
quitterons pas tel que nous l’avons reçu».
Chers Amis, des milliers de familles et d’enfants vivant dans des villages du sud de l’Inde ou dans les bidonvilles de Chennai ou Bombay, comptent sur vous pour continuer
le chemin parcouru et devenir des hommes et des femmes debouts, la tête dans le vent !